Ainsi donc, la direction de la Poste Suisse SA a présenté jeudi dernier son « réseau du futur » d’ici 2020.
Cette annonce correspond tout simplement à de nouvelles suppressions en masse des offices de poste et a fortiori une diminution de la qualité des prestations et réduction du service public. Concrètement, ce n’est pas moins de 600 offices de postes qui seront supprimés et 1200 places de travail menacées d’ici l’échéance de 2020.
Dans sa stratégie de communication, La Poste omet bien évidemment de rappeler la fermeture de plus de 2000 offices de postes depuis 2001. Les faits démontrent que le Géant jaune, pour mener à bien sa restructuration, a usé d’une stratégie bien rôdée et démunie de toute transparence auprès des autorités concernées ainsi qu’auprès du syndicat du personnel.
L’expression « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » illustre parfaitement ladite stratégie de restructuration : diminution des horaires d’ouvertures et du nombre de personnel au guichet des offices, baisse de la fréquentation pour ensuite mettre les autorités communales concernées devant le fait accompli.
Ainsi, toute perspective de maintien de l’office devient a priori impossible, dans la mesure où ledit service a ainsi été rendu « inefficace » depuis longtemps. En d’autres termes, au lieu d’adapter ledit service et le renforcer, on le démantèle en l’externalisant.
Ne nous laissons donc pas tromper par des pseudo-arguments de “modernité” pour une entreprise qui, faut-il le rappeler, a généré un bénéfice de 645 millions rien qu’en 2015.
En étendant la logique de La Poste à d’autres services publics, on en viendrait à ne plus financer certaines lignes de chemins de fer par le simple fait qu’elles sont moins rentables que d’autres.
Au vu de cette situation, les Cantons doivent, une fois pour toutes, prendre le dossier en main et ne pas rester passif sous prétexte que seule la Confédération est compétente.
En effet, on ne peut pas prôner le développement économique à tout va alors qu’en parallèle des régions subissent des pertes de places de travail et ce, tant dans nos campagnes que dans les centres urbains.
L’enjeu est donc de taille et au-delà de son aspect socio-économique, le présent débat participe également à celui relatif à notre cohésion nationale. La Poste ferait bien de s’en souvenir.
Nicolas rochat Fernandez, député