En moyenne, les rentes des femmes sont de 37 % inférieures à celles des hommes, ce qui correspond à près de 20’000 francs par année. C’est le constat auquel parvient une étude publiée le 12 juillet 2016, réalisée sur mandat de l’Office fédéral des assurances sociales et du Bureau fédéral de l’égalité. C’est la première fois qu’une étude systématique et globale examine l’écart qui existe en Suisse entre les rentes de vieillesse des hommes et celles des femmes.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette différence :
La répartition des tâches dans les familles, la position professionnelle des femmes, les temps partiels dévolus d’abord aux femmes sont autant d’éléments qui justifient les timides mesures prises ces dernières années pour faciliter la participation des femmes au marché du travail. Ces efforts doivent être poursuivis, entre autre dans la prise en charge des enfants par des structures d’accueil suffisamment nombreuses, et par l’encouragement des temps partiels aussi chez les hommes pour un meilleur partage des tâches.
Cependant, le constat est sévère sur la prévoyance professionnelle. Les écarts de rentes varient considérablement selon les piliers de la prévoyance. Dans l’AVS, l’écart est inférieur à 3 %. Par contre, dans la prévoyance professionnelle, il est supérieur à 60 %. Cela est dû aux différences dans les carrières respectives des femmes et des hommes. L’écart entre les femmes mariées et les hommes mariés est le plus important (47 %), chez les divorcées et divorcés ou entre veuves et veufs il est encore sévère (28 %). En revanche, il n’y a pratiquement pas d’écart entre les femmes et les hommes célibataires.
Ce constat parle très clairement en faveur d’un renforcement de notre premier pilier, soit l’AVS. Le 25 septembre, nous avons l’occasion de réagir face à cette injuste discrimination, en votant OUI à l’initiative AVSplus. Celle-ci propose une augmentation des rentes AVS, hommes et femmes, de 10%. Il s’agit d’abord d’une adaptation justifiée des rentes au renchérissement, c’est aussi une façon adéquate de lutter contre l’inégalité qui frappe encore fortement les femmes à la retraite. En votant OUI à AVS+, le premier pilier sera renforcé et contribuera mieux à répartir la richesse de la prévoyance professionnelle sur l’ensemble des retraitées et retraités de ce pays.
Josiane Aubert, ancienne conseillère nationale, la Vallée