Fin d’année 2015, chacun tente un bilan. Ce qui me frappe le plus, ce sont les contrastes que révèlent les évènements saillants de l’année écoulée ; deux exemples :
2015 est annoncée comme l’année de tous les records de haute température depuis que les mesures sont récoltées ; nous avons joui d’un été hors norme, chaud et ensoleillé, d’un long été indien jusqu’en arrière-automne, Noël sera vert et doux… Si, à notre échelle individuelle, nous apprécions ce climat, les inquiétudes sont grandes à l’échelle planétaire, les méfaits du réchauffement sont de plus en plus flagrants – sécheresse là-bas – inondations ailleurs – glissements de terrain – recul dramatique des glaciers – montée des eaux qui submergent des îles jusqu’ici paradisiaques – pollution asphyxiantes dans des capitales comme Pékin ou New Dehli … Si l’accord de Paris de la PAC 21 semble révéler une prise de conscience générale des 195 nations présentes, le travail concret est à venir, et il est gigantesque. Il ne pourra être gagné qu’avec un engagement résolu et rapide de toutes les nations, mais aussi de tous les citoyens pour se passer des énergies fossiles ou dangereuses. Et pourtant, au niveau local, certains font de la lutte contre l’éolien le combat de leur vie !
Le massif et long cortège des migrants fuyant la guerre en Syrie, Irak, Afghanistan, … vers les pays voisins, et se risquant à franchir la mer au péril de leur vie pour chercher un refuge et un espoir de vie en Europe a marqué les esprits ; ce flux incessant d’êtres humains en détresse a réveillé des souvenirs d’un autre temps, que tout européen espérait ne plus jamais voir. Ces événements ont alimenté la campagne des élections fédérales, pas par une arrivée massive de réfugiés sur notre sol, mais par « osmose » avec ce qui s’est déroulé dans les pays voisins. Mis en parallèle avec les jeunes européens qui, faute de perspectives d’avenir et d’intégration dans nos sociétés, se laissent fanatisés, partent rejoindre Daech et reviennent perpétrer des attentats abjects dans les pays où ils ont grandi, le contraste soulève de sérieuses et complexes questions sur les valeurs qui sous-tendent nos sociétés de consommation à tout crin et de profit immédiat.
En 2016 plus que jamais nous sommes tous embarqués sur une même planète. Les défis sont nombreux, complexes, globaux, et locaux. Ethique, solidarité, lutte contre le profit maximal immédiat et contre les inégalités, responsabilité environnementale sont les cordes d’un violon dont l’humanité est capable de jouer, doit jouer pour s’assurer un avenir harmonieux. Je souhaite que chacune, chacun s’y mette dès aujourd’hui , les petits ruisseaux forment les grandes rivières !
Josiane Aubert, ancienne conseillère nationale