L’initiative qui isole la Suisse : Votez NON à l’initiative « contre l’immigration de masse » de l’UDC ! Evitons l’auto-goal !

L’initiative UDC « contre l’immigration de masse » exige une nouvelle orientation de la politique suisse en matière d’immigration. Au travers de plafonds et de contingents pour chaque catégorie de permis, l’initiative tente de régler et de limiter l’immigration. Les plafonds concerneraient toutes les autorisations de séjour ou de travail.

La priorité devrait être donnée aux Suisse-sse-s et un permis ne pourrait être délivré aux étranger-ère-s actif-ve-s que dans un second temps. Le droit à un lieu de résidence permanent, au regroupement familial et aux prestations sociales pourrait être limité.

Nous vous invitons à voter contre cette initiative pour les raisons suivantes :

  • L’initiative veut isoler la Suisse et revenir en arrière sur l’ouverture esquissée au cours de ces dernières années. Les échanges croissants avec l’étranger, base de notre bien-être et de notre stabilité sont niés. En lieu et place, les initiant-e-s célèbrent une mentalité digne du « réduit national », en droite ligne de la guerre froide.

  • Cette initiative propose un retour à la politique désastreuse des saisonniers, qui a été abandonnée grâce à l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes avec l’Union européenne. Les contingents représentent une pseudo-solution bureaucratiquement très lourde: pour preuve, l’immigration n’a jamais été aussi importante que lorsque la politique des contingents était en vigueur. L’UDC propose donc une recette totalement anachronique, datant du siècle passé, afin de répondre aux défis actuels et de demain. Le fait que l’UDC, habituellement si prompte à la critique contre l’Etat, les contrôles bureaucratiques et les ingérences étatiques, n’y voit ici aucun problème, n’est pas totalement dénué d’une certaine ironie.

  • L’immigration ne doit pas être limitée au travers de contingents ou de plafonds, mais grâce à des réformes internes, dans le domaine, notamment, du marché du travail avec le renforcement des conventions collectives de travail et des moyens de luttes contre la sous-enchère salariale et sociale. Outils sociaux dont l’UDC s’est toujours opposée Blocher en tête, alors que c’est le seul moyen de lutter contre les abus d’embauche bon marché !

  • Une acceptation de l’initiative UDC déboucherait très probablement sur une résiliation de l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’UE et, dans la foulée, les accords bilatéraux I, avec des conséquences dévastatrices pour notre économie basée en grande partie sur l’exportation.

    Afin d’éviter un magnifique auto-goal économique et en matière de politique extérieure, Votez et faites voter NON à l’initiative le 09 février prochain !

Nicolas Rochat Fernandez, député

Président du Groupe socialiste au Grand Conseil vaudois

Financer l’avortement : une affaire privée ?

L’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée » ne réduit pas les coûts de la santé et ses conséquences morales et éthiques seraient graves. Une majorité de la population avait adopté, à plus de 70%, l’actuel régime du délai. Le nombre d’IVG en Suisse est, en comparaison internationale, très bas. Dans le cas où une femme souhaite ou doit interrompre sa grossesse, un suivi médical apparaît comme un droit fondamental. En aucun cas des considérations de capacités financières ne doivent intervenir dans cette décision. 

Les arguments financiers ne tiennent pas la route

Le taux d’avortement en Suisse est parmi le plus bas du monde ; il a baissé depuis que les femmes peuvent disposer librement de leur corps, il est de 6,4 IVG (interruption volontaire de grossesse) pour 1’000 femmes, dont 2/3 participent aux frais par leur franchise élevée. Ainsi, les coûts liés à l’IVG représentent 0.03% des coûts de la santé (20 centimes par an et par personne !), soit 8 millions de francs sur les 26 milliards à la charge de l’assurance obligatoire des soins en 2012.

La suppression de la prise en charge de ces coûts par l’assurance de base induirait, au contraire, de nouvelles charges : augmentation des frais administratifs des assurances pour l’évaluation au cas par cas du droit au remboursement, coûts engendrés par des complications médicales suite à des interruptions de grossesse non-professionnelles, coûts liés au soutien social et financier de parents ou de mères seules à revenu modeste qui n’avaient pas souhaité mené une grossesse à terme. En outre, une grossesse non désirée menée à terme coûte dix fois plus cher qu’un avortement.

Conséquences éthiques et morales injustifiables

Le risque est bien réel de voir réapparaître des pratiques hors cadre légal et professionnel : avortements bâclés et automédication abortive, avec pour corollaires des atteintes à la santé et même la mise en danger de la vie des femmes concernées.

Les cas d’exception de remboursement de l’interruption de grossesse seraient définis en termes juridiques généraux, ce qui donnerait lieu non seulement à de nombreuses discussions sur l’interprétation à leur donner, mais aussi à des pratiques divergentes et donc à une inégalité de traitement.

Remettre en cause le système de financement global des coûts de la santé en émettant des jugements moraux sur les risques pris à titre individuel est dangereux. Certains pourraient tenir le même raisonnement à propos des greffes d’organes, du tabac, du diabète, de l’alcool, de l’obésité, de la conduite routière, de la vieillesse, etc.

Garder un équilibre entre responsabilité individuelle et collective

La décision de mener à terme ou non une grossesse est bien une « affaire » privée, parfois lourde à assumer personnellement. Mais si ce libre choix ne peut s’appliquer pour des raisons financières, les conséquences sont collectives, assumées par les finances publiques. Et les difficultés familiales, sociales et économiques qui contribuent à la décision d’avorter ne sont pas totalement de la responsabilité des femmes ou des couples !

Le système de co-financement solidaire de l’assurance maladie ne doit pas être remis en question pour des motifs religieux, éthiques ou moraux : fondamentalement, la question n’est pas de savoir si on est pour ou contre l’avortement. C’est de savoir si la Suisse accorde aux femmes – et aux couples – le droit de décider d’interrompre une grossesse en préservant leur santé. Et ce droit est lié à la prise en charge de l’IVG par l’assurance de base.

J’invite donc les citoyennes et les citoyens à refuser cette initiative trompeuse !

Josiane Aubert, Conseillère nationale

Les enjeux des votations du 9 février prochain sont très importants pour l’avenir de notre pays et de sa jeunesse !

Ne cédons pas aux sirènes de la nostalgie et de la peur, mais construisons ensemble un futur qui permette à chacun et chacune d’y trouver sa place.

L’UDC souhaite tenter un virage extrêmement dangereux à 180°, afin de revenir à l’époque des saisonniers et des baraquements. Pour y parvenir, elle entend inscrire dans la Constitution le système archaïque des contingents. La Suisse a besoin de solutions pour son avenir et non de vieilles recettes ayant démontré toute leur inefficacité. Dans la même logique, le projet FAIF est une chance historique de garantir le développement de notre réseau ferroviaire.

L’initiative UDC qui isole la Suisse doit impérativement être rejetée. Elle ne résoudra pas le moindre problème, se contentant d’exploiter certaines inquiétudes rencontrées par la population en désignant, une fois encore, la population étrangère comme bouc émissaire par excellence. Des réformes intérieures doivent être entreprises pour répondre aux soucis de la population. Le dumping salarial peut être combattu grâce à un salaire minimum et à la conclusion de conventions collectives de travail. L’augmentation des loyers est de nature spéculative et n’est donc pas à inscrire au crédit de l’immigration. Enfin, si la Suisse forme trop peu de personnel spécialisé, il convient d’investir dans la formation et non de fermer les frontières.

A contrario des volontés anachroniques affichées par l’UDC, la population aura la possibilité de poser les jalons du futur grâce à l’arrêté FAIF. Les transports publics suisses sont un atout que nombre de pays nous envient. Notre réseau ferroviaire devra pouvoir répondre, dans 20 ans, à la demande d’une société toujours plus mobile. Les constructions et les investissements sont donc nécessaires. Le projet FAIF garantit ainsi le financement de l’infrastructure ferroviaire, afin que la Suisse de demain puisse compter sur des transports publics sûrs et efficaces.

Mon engagement politique date entre autre des souvenirs que j’ai des initiatives dites « Schwarzenbach » dans les années 1970 : j’étais choquée que les familles de mes camarades d’école issues de la migration soient stigmatisées uniquement en raison de leur origine, et qu’elles soient désignées comme boucémissaires des inquiétudes de la population face à un monde qui changeait. Le même phénomène se répète aujourd’hui dans une Suisse qui se porte globalement bien, mais qui se met à craindre pour son avenir. Il y a certes des mesures à renforcer pour que toute la population bénéficie des produits de la croissance réalisés dans notre pays. Ces combats sont menés sans cesse par mon parti ; nous n’avons de cesse d’exiger plus de contrôles contre le dumping salarial, des conventions collectives pour tous, et nous aurons l’occasion de voter en mai sur l’initiative pour des salaires minimaux. Tous ces remèdes pour mieux répartir la richesse créée, alliés à des efforts de formation – et de formation continue – accrus, seront les meilleurs garants d’une prospérité pour toutes et tous dans notre pays à long terme, alors que l’initiative USC conduit droit dans le mur et scie la branche sur laquelle nous sommes assis !

Les investissements proposés dans le réseau ferroviaire par le projet FAIF sont nécessaires et urgents. Lorsque nos ancêtres ont décidé de construire le réseau dont nous bénéficions encore actuellement, ils ont fait preuve de confiance en l’avenir et n’ont pas uniquement pensé au profit maximum immédiat ; à notre tour de faire preuve de la même sagesse en construisant et en modernisant l’ensemble du réseau pour les générations futures. En acceptant le projet FAIF, nous créons les meilleures conditions pour assurer l’entretien et l’extension des infrastructures par un fonds de financement pérenne ; nous renforçons par ricochet les liaisons de transports publics des régions périphériques, qui pourront ainsi se connecter à un réseau performant de grandes lignes et de désertes régionales.

Le 9 février, un NON à l’initiative UDC et un OUI au projet ferroviaire FAIF s’imposent, pour construire un avenir solide.

Josiane Aubert, conseillère nationale

Résultats des votations

La population de la Vallée de Joux a suivi le reste du peuple suisse lors des dernières votations. En effet, les trois objets ont été rejeté dans les trois communes. Pour une fois, le taux de participation à la Vallée de Joux est supérieur à 50%, atteignant même 58% dans la commune de l’Abbaye et 57% dans la commune du Lieu.

Si vous souhaitez avoir le détail des votations, cliquez ici.

La vignette à 100 frs, un mal pour un bien !

Il y a des sujets qui au premier abord ne sont pas très attrayants. En effet, qui a envie de payer plus pour sa vignette autoroutière? Il est évident que personne ne le souhaite. Cependant lorsque l’on y regarde de plus près, la hausse de la vignette semble être un mal pour un bien. En effet, le réseau des routes nationales a été élaboré il y a plus de cinquante ans. Aujourd’hui, ce réseau n’est pas encore terminé – il reste 150 km de voies à construire – mais sa capacité est déjà dépassée par la constante augmentation du parc automobile suisse. Ainsi, l’an dernier, 5,6 millions de véhicules étaient immatriculés dans notre pays, alors qu’au début des années 1980 moins de 3 millions de véhicules étaient enregistrés auprès du service des automobiles.

Le réseau demande donc de nombreuses améliorations afin de pouvoir englober l’augmentation du nombre de véhicules. Ainsi, les quelques 300 millions de francs attendus avec la hausse de la vignette et qui seront intégralement consacré à la route permettraient :

  • d’améliorer le réseau routier dans toutes les régions de Suisse, y compris les zones rurale comme la nôtre ;

  • d’améliorer la sécurité ainsi que la fluidité du trafic et faire de ce fait face aux besoins actuels et futurs ;

  • d’améliorer les liaisons entre chaque région de Suisse et favoriser ainsi les échanges commerciaux et l’économie dans son ensemble ;

S’il est évident que l’effort demandé par le Conseil Fédéral est important, il ne faut pas oublier que le prix de la vignette n’a pas augmenté depuis près de vingt ans et que le coût des autoroutes est largement supérieur dans les pays qui nous entourent, notamment en France, en Italie ou encore en Autriche.

Pour toutes ces raisons, le PS et le PSVJ vous encourage à accepter la modification de la loi sur la vignette autoroutière.

Au nom du PSVJ,

Sébastien Cala

La mobilité a un prix: la vignette à 100.- fr est réaliste et nécessaire !

Aujourd’hui, les utilisateurs et utilisatrices de la route paient une partie du financement des transports publics à travers un impôt sur les huiles minérales (identique depuis 1993) et une surtaxe sur les huiles minérales (inchangée depuis 1974). Mais ce financement croisé risque d’être remis en question si le fonds pour la route s’épuise. Le coût des infrastructures routières entrerait ainsi en concurrence malsaine avec les autres tâches incombant à l’Etat (formation, santé, sécurité, politique familiale, etc.)

Cette proposition qui a pour but d’augmenter la vignette de 40 à 100 francs et de créer une vignette de deux mois pour 40 francs respecte une approche globale qui permet d’éviter la concurrence entre les moyens alloués à la route et ceux investis dans les transports publics. Ainsi, les montants (300 millions de francs) qui découleront de l’encaissement de la vignette sont consacrés exclusivement au fonds routier. Le transfert de 383 km de routes cantonales au réseau des routes nationales est également prévu, afin d’améliorer leur entretien et leur capacité.

Alors que le prix des transports publics payé par les usager-e-s a régulièrement et considérablement augmenté, alors que le volume du trafic sur les routes a plus que doublé durant ces vingt dernières années, la vignette autoroutière n’a pas été modifiée depuis 1995.

Cette augmentation paraît donc raisonnable, sachant que la voiture coûte aussi à la collectivité: entretien du réseau, construction de nouveaux tronçons, contournements de localités, nouvelles jonctions autoroutières, etc.

L’augmentation du prix de la vignette permettra de moderniser et d’adapter le réseau routier national, régional et périurbain à l’évolution de nos déplacements actuels.

  • adapter le réseau autoroutier (dont la conception date des années 1960) et le réseau de routes nationales pour améliorer la liaison entre les régions de notre pays,
  • améliorer les mesures de sécurité des différents types de trafic,
  • réaliser des contournements de localités,
  • réduire les principaux goulets d’étranglement autoroutier, améliorer les protections contre le bruit et les effets sur la faune.

Une vignette autoroutière à 100 francs correspond à 27 centimes par jour dédiés directement à l’adaptation et à l’amélioration de notre réseau routier et autoroutier, pour davantage de fluidité et de sécurité: c’est raisonnable. Ceux qui se déplacent une fois ou l’autre pour des vacances au sud de la France le savent bien: un aller-retour Genève – Côte d’Azur par les autoroutes françaises coûte pratiquement le prix proposé pour notre vignette annuelle!

Je dirai sans hésiter Oui à la modification de la Loi sur la vignette autoroutière.

Josiane Aubert,
Conseillère nationale

Les vraies chiffres sur l’initiative UDC qui concerne les familles

L’article de Philippe Bach dans Le Courrier que vous pouvez lire en cliquant ici, résume parfaitement les objectifs que visent l’UDC à travers l’initiative soit disant “pour les familles”.

En réalité, le parti agraire cherche avant tout à accorder des baisses d’impôts aux familles les plus aisées, celles qui peuvent se permettre de vivre sur un seul salaire. De plus, cette initiative favorise clairement une vision traditionnelle de la famille qui est tout à fait respectable mais qui ne représente pas l’ensemble des modèles de famille issus de l’évolution de notre société. On peut notamment citer les familles monoparentales qui sont totalement exclues de cette initiative.

Le PS et le PSVJ vous encourage donc à refuser l’initiative “pour les familles: déductions fiscales aussi pour les parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants” dimanche prochain.

Oui à 1:12 !

L’initiative 1:12 est simple et limpide: elle propose de limiter l’écart salarial au sein de chaque entreprise, pour que personne n’empoche plus en un mois que le revenu annuel de son employé le moins bien payé.

L’initiative part d’un constat qui est sous les yeux de tout le monde: dans notre société, les riches sont toujours plus riches et les pauvres, toujours plus pauvres. Entre les années 2000 et 2010, les très hauts salaires ont augmenté de 19%, alors que les bas salaires n’ont augmenté que de 5%, augmentation qui a été totalement absorbée par la hausse du coût de la vie. En outre, la rémunération des managers des 30 plus grandes entreprises de Suisse a crû de 50% ces 5 dernières années. Tous les travailleurs contribuent au succès de l’économie, mais seuls quelques-uns en profitent et s’octroient des salaires de plusieurs millions. Il est temps de leur poser des limites.

L’écart salarial moyen dans les entreprises cotées en bourse a explosé pendant ces 30 dernières années: il était à 1:6 en 1984, pour passer à 1:13 en 1998 et exploser en 2011 avec un rapport de 1:43 . L’initiative 1:12 ne fait que préconiser un retour à un écart raisonnable qui était encore réalité il y a 15 ans.

L’initiative part d’un constat qui est sous les yeux de tout le monde: dans notre société, les riches sont toujours plus riches et les pauvres, toujours plus pauvres. Entre les années 2000 et 2010, les très hauts salaires ont augmenté de 19%, alors que les bas salaires n’ont augmenté que de 5%, augmentation qui a été totalement absorbée par la hausse du coût de la vie. En outre, la rémunération des managers des 30 plus grandes entreprises de Suisse a crû de 50% ces 5 dernières années. Tous les travailleurs contribuent au succès de l’économie, mais seuls quelques-uns en profitent et s’octroient des salaires de plusieurs millions. Il est temps de leur poser des limites.

L’écart salarial moyen dans les entreprises cotées en bourse a explosé pendant ces 30 dernières années: il était à 1:6 en 1984, pour passer à 1:13 en 1998 et exploser en 2011 avec un rapport de 1:43 . L’initiative 1:12 ne fait que préconiser un retour à un écart raisonnable qui était encore réalité il y a 15 ans.

Pour toutes ces raisons votez et faites votez OUI à l’initiative 1:12 le 24 novembre prochain !

Nicolas Rochat, député

Une initiative trompeuse !

Votations du 24 novembre

Initiative pour les familles : déductions fiscales aussi pour les parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants

Cette initiative ne soutient pas une politique familiale globale et cohérente, mais une politique familiale restrictive qui privilégie un modèle familial particulier : papa au travail, maman au foyer. « C’est comme dans la nature : pour presque tous les animaux, c’est la mère qui s’occupe de sa progéniture » (Ueli Maurer, UDC, élu un mois plus tard au Conseiller fédéral, Le Journal, TSR, 30.11.2008). L’objectif de cette initiative est clairement idéologique : la procréation relève uniquement de la responsabilité personnelle, les parents doivent assumer seuls leurs responsabilités, et la femme doit rester à la maison. Entendons-nous bien, je respecte profondément les mères qui choisissent de rester à la maison lorsque les enfants sont petits, si elles en ont le choix. Mais cette initiative remet en cause le libre choix du modèle familial et des rôles au sein de la famille. Pourtant, la politique fiscale ne doit pas influencer ni favoriser un modèle familial particulier. D’autant plus qu’en ce début de 21e siècle, les configurations familiales sont très diverses : famille nucléaire, recomposée, monoparentale…

Cette initiative représente un cadeau fiscal mal ciblé, au détriment de la majorité des familles de notre pays. Elle viole les principes fondamentaux du droit fiscal, à savoir l’égalité de traitement et le principe de l’imposition d’après la capacité économique liée au revenu d’une activité rémunérée. Ce faisant, cette initiative renforce l’inégalité de traitement entre les familles : à situation financière de départ égale, la famille qui garde ses enfants à domicile dispose d’un revenu supérieur à la famille qui recourt à des tiers et qui assume un coût diminuant son revenu disponible, et ce même si une déduction d’impôt a été introduite en 2011 pour les parents qui confient leurs enfants à une garde extérieure.

Dans les faits, cette proposition favorise la catégorie des revenus les plus élevés : dans le cas d’un revenu unique annuel de 64’000 francs, la famille économise 200 francs par année ; dans le cas d’un revenu unique annuel de 200’000 francs, la famille économise 2’600 francs par année.

En réalité, pour une majorité de familles en Suisse, un deuxième revenu est indispensable pour vivre décemment : il ne s’agit pas d’un libre choix.

Actuellement, une famille sur deux ne paye pas d’impôt fédéral direct à cause d’un revenu insuffisant. De plus, les pertes fiscales liées à cette initiative sont très importantes, estimées à 390 millions de francs pour la Confédération et à 1 milliard de francs pour les cantons.

L’égalité de traitement entre les familles ne passe pas par une déduction d’impôts supplémentaire pour les familles à un seul revenu, car actuellement déjà une famille avec salaire unique à 10’000.- fr par mois disposera sur l’année, après payement des impôts, de 16’000 à 18’500.- fr de plus que la famille voisine qui obtient aussi un revenu de 10’000.- r par mois, mais avec deux revenus et frais de garde. Pourquoi faire un cadeau supplémentaire à la première famille ?

En conclusion, cette initiative dite « pour les familles » est contre les familles.

C’est avec conviction que je vous invite à dire Non à cette initiative trompeuse.

Josiane Aubert, Conseillère nationale