Pierre-Yves Maillard ce soir au Sentier!

Nous vous rappelons que le Président du Conseil d’Etat vaudois, Pierre-Yves Maillard, donnera ce soir une conférence sur les prochaines votations. Il sera accompagné pour l’occasion par Nicolas Rochat Fernandez, Président du groupe socialiste au Grand Conseil vaudois.

La conférence sera suivie par un débat ouvert entre les intervenants et le public. N’hésitez pas à venir participer!

Affiche Maillard, 2014

A propos de salaire minimal et de partenariat social

Dans les débats parlementaires autour de l’initiative pour le salaire minimal, nous avons tenté d’autres propositions qui auraient favorisé le partenariat social, telles que modifier les conditions pour la mise en place plus généralisée de Conventions collectives de travail ou de contrat-types ; cette voie aurait maintenu une modulation du salaire minimum par branche et par région. Malheureusement, les partis de droite ont systématiquement refusé ces propositions, tout en chantant les bienfaits du partenariat social…

Avant de glisser votre bulletin de vote dans l’urne, je vous transmets cet Appel de « Eglise et Monde du travail », association proche de l’EERV, l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud :

Dans les prises de positions en vue de la votation sur les salaires minimaux, les questions éthiques et la réalité vécue par les travailleurs pauvres, hommes et femmes, sont le plus souvent oubliées.

Un salaire trop bas signifie que le travail n’est pas reconnu

Une personne qui travaille à plein temps, avec à peu près le même revenu que si elle ne travaillait pas et recevait l’aide sociale, reçoit le message : votre travail ne vaut rien !  

Un salaire trop bas est une atteinte à la dignité
Si une personne travaille à plein temps et doit, à la fin du mois, mendier l’aide du service social parce que son salaire ne lui permet pas de vivre, elle est atteinte dans sa dignité

Si l’aide sociale sert à compenser des salaires trop bas, elle est détournée de son but

L’aide sociale est l’expression d’une solidarité quand les acteurs privés ne peuvent plus intervenir. Elle est détournée de son but si elle permet à des entreprises de sous-payer leur personnel.  

Les embauches à bas prix ne sauvent aucun patron
Les difficultés économiques existent, on le sait. Mais si un agriculteur, une famille ou un petit patron ne peut pas payer correctement son employé pour qu’il vive dignement, c’est le signe que cet employeur lui‑même ne gagne pas assez pour faire vivre sa maison. Le problème, s’il est économique, ne peut pas se résoudre sur le dos de l’employé. 

Personne n’en parle : l’initiative votée permet des dérogations !
L’alinéa 5 de l’initiative prévoit que des dérogations sont possibles avec le concours des partenaires sociaux. Cette disposition est de nature à favoriser un dialogue à la fois nécessaire et souvent inexistant dans les secteurs où on trouve les bas salaires.

Aucune convention ne protège le salaire d’un travailleur pauvre
Les syndicats ne parviennent pas à s’organiser ni à se faire entendre dans les secteurs économiques sans convention collective de travail. Les employeurs qui paient mal leurs employés précaires ne s’engagent jamais dans une négociation ou une convention sur les salaires tant qu’il n’y a pas une loi pour les obliger à négocier et signer une CCT.

Josiane Aubert, conseillère nationale

Votations du 18 mai 2014 – NON à l’initiative Lavaux 3 et OUI au contre-projet du Conseil d’Etat!

Maintenir un équilibre entre un bétonnage aveugle et une mise sous sous cloche: NON à l’initiative Lavaux 3 et OUI au contre-projet du Conseil d’Etat!

Les Vaudois seront appelés aux urnes le 18 mai prochain afin de décider de l’avenir de la région Lavaux. Ils auront le choix entre une initiative qui met sous-cloche toute cette région ou un contre-projet du Conseil d’Etat qui non seulement prend en compte le  caractère protégé du site de Lavaux mais tient compte aussi de ses habitants pour qu’ils puissent y vivre.

1.     Le contre-projet permet le développement durable de Lavaux

Par les nouvelles dispositions qu’il apporte, le contre-projet soutient la vie socio-économique et renforce la protection de Lavaux. La réduction des zones à bâtir préservera en priorité les sites les plus sensibles et réservera plus de terrain à la vigne. Grâce au contre-projet, une évolution du bâti existant en fonction des besoins de la population sera possible, notamment en matière d’équipements collectifs (accueil de jour des enfants, écoles, santé, EMS, etc.). Le contre-projet prévoit en outre des aides financières pour le secteur viticole, au titre des améliorations foncières.

2.     L’initiative confond nature divine et paysage vivant

L’initiative veut des mesures radicales afin de protéger Lavaux comme une forêt ou un parc national. C’est une erreur. La beauté de Lavaux n’est pas d’origine divine mais humaine. C’est le travail des vignerons qui a transformé une nature insignifiante en un fabuleux paysage. En s’inquiétant uniquement des murs, l’initiative passe à côté de l’essentiel, à savoir les hommes et les femmes qui les entretiennent.

3.     Avec l’initiative, Lavaux deviendrait une ruine

Le contre-projet inclut une aide pour la réfection des murs de vignes alors que l’initiative pas du tout. Si les vignerons n’ont pas les moyens d’entretenir les murs de Lavaux, personne ne le fera à leur place. Or, sans entretien, en deux ou trois générations, Lavaux sera descendu dans le lac. Sauver Lavaux, c’est donc y maintenir une économie viticole dynamique. Cela passe par des possibilités raisonnables de développer et de rénover dans les zones à bâtir existantes. En rendant totalement inconstructible toute la région, l’initiative propose une solution dangereuse qui, à terme transformera Lavaux en une ruine.

Certes il y a eu, par le passé, des abus important en matière de construction dans Lavaux. Mais il faut regarder l’avenir et l’avenir passe par le contre-projet qui atteint l’équilibre entre un bétonnage aveugle et une mise sous cloche de la région.

Pour toutes ces raisons, votez et faites voter le 18 mai prochain NON à l’initiative SAUVEZ LAVAUX 3 et OUI au contre-projet du Conseil d’Etat!

Nicolas Rochat Fernandez,
député
Membre du Comité
Non à l’intiative de trop
OUI au contre-projet

Votations du 18 mai 2014 – OUI à la protection des salaires, OUI au salaire minimum

1.     Dire OUI à l’initiative sur les salaires minimums, c’est dire OUI à des salaires justes, qui permettent de vivre décemment

La suisse est un des pays les plus prospères du monde. Sa richesse est l’œuvre des travailleurs et des travailleuses. Or presque une personne sur 10 gagne moins de 22 francs de l’heure, soit moins de 4’000 francs par mois pour un travail à plein temps (sans 13e salaire).

Pour la riche suisse, que 330’000 personnes travaillent durement pour gagner si peu est indigne et éhonté. Nombre de secteurs sont concernés: coiffure, vente, horticulture.

2.     Dire OUI à l’initiative sur les salaires minimums, c’est protéger les salaires suisses de la sous-enchère. Le OUI protégera aussi les patrons corrects de la concurrence à bas prix

Certains profiteurs font pression sur les salaires de leur personnel afin d’en tirer avantage. L’initiative sur les salaires minimums nous permet de les en empêcher. Car, si le même salaire minimum s’applique à tout le monde, ces patrons ne pourront plus mettre en concurrence les salariés étrangers et indigène en versant des salaires de dumping. L’initiative permettra aussi de mettre un terme à certains patrons filous champion de la concurrence déloyale qui offrent des prix inférieurs à ceux de leurs concurrents.

L’initiative baissera de manière substantielle les coûts de l’aide sociale payée par le contribuables, et augmentera non seulement le pouvoir d’achat des salariés concernés mais aussi des autres salariés qui connaîtront une hausse progressive de leur salaire suite à l’instauration du salaire minimum. L’économie s’en trouvera renforcée.

3.     Le salaire minimum ne créera pas davantage de chômage

Quand les syndicats ont revendiqué, à la fin des années 90, «pas de salaires au-dessous de 3’000 francs», les employeurs et les représentants de l’économie ont entonné le même couplet qu’aujourd’hui et prophétisé une hausse du chômage. Quinze ans plus tard, on ne trouve guère de salaires inférieurs à 3’000 francs en Suisse. Et les emplois sont même plus nombreux qu’à l’époque. J’en veux pour preuve le secteur hôtellerie-restauration qui a instauré un salaire minimum en 1998 qui non seulement à augmenté depuis lors mais a également contribué à l’augmentation des places de travail dans ce secteur.

4.     Le salaire minimum n’est pas le SMIC français!

Il faut comparer ce qui est comparable… à la mesure de notre pays. Le SMIC français est exonéré du paiement des charges sociales par les employeurs. Ceci incite fortement ces derniers à recourir à cet outil. Lesalaire minimum suisse ne prévoit pas de telles exonérations, en effet, tout salaire supérieur à 2’300 francs par an est obligatoirement soumis aux cotisations sociales. Enfin, le SMIC a tiré les salaires vers le bas car son indexation a été supérieure au salaire médian, ce que ne prévoit en aucun cas l’initiative!

Pour un pays fort avec des salaires justes dites OUI le 18 mai prochain à l’initiative sur les salaires minimums!

Nicolas Rochat Fernandez,
député

Non au Gripen!

Le 18 mai prochain, le peuple suisse est amené à voter pour ou contre l’achat de nouveaux avions de combat Gripen. Le coût de l’opération est estimé à un montant de 3,126 milliards. Toutefois, ce chiffre est quelque peu trompeur. Une fois les avions achetés, il faudra en effet les armer, les entretenir, créer de nouvelles infrastructures militaires pour les accueillir et les exploiter. Tout cela a un coût qui est estimé – achat compris – à 10 milliards de francs pour l’ensemble de la durée de vie des avions. A l’heure où de nombreux cantons mettent en place des programmes d’économie et que la BNS annonce ne pas avoir de dividende à redonner aux Cantons et à la Confédération – une première depuis la création de la BNS en 1905 -, d’autres secteurs tels que la formation, la santé, l’AVS, les transports, l’énergie, la culture, le sport ou encore la lutte contre la criminalité pourraient tous bénéficier de ces 10 milliards.

Aujourd’hui, la Confédération possède déjà 32 FA/18, plus performants que le Gripen, et qui ne volent qu’aux heures de bureau. En comparaison, l’Autriche qui a une surveillance 24h/24h de son ciel ne possède que 15 avions. L’Allemagne utilise quant à elle 4 avions pour sa surveillance aérienne quotidienne. En prenant en compte les besoins de la formation et la maintenance, une douzaine d’avions suffisent largement pour garantir la sécurité de notre espace aérien. Or nous en possédons déjà 32 ! A quoi nous serviraient les 22 Gripens supplémentaires ? A nous protéger d’une potentielle offensive étrangère ? Certainement pas, rappelons-nous que lors des derniers conflits majeurs en Europe occidentale la Suisse n’a jamais été engagée. Face aux arguments militaires, n’oublions pas les arguments économiques, diplomatiques ainsi que notre neutralité.

Il est intéressant de noter que le Gripen E, modèle retenu par la Confédération, n’existe que sur le papier. Plusieurs de ses composants n’ont pour l’heure même pas été conçus. Les coûts annoncés ne sont donc pas garantis. De plus, le rapport d’évaluation d’Armasuisse s’est révélé être très négatif pour le Gripen. Il obtient une note insuffisante dans la plus part des domaines et notamment celui de la police aérienne et du combat en vol, loin derrière le FA/18 et les deux autres avions en concurrence sur le marché à savoir : l’Eurofighter et le Rafale. Notons encore que la Finlande qui renouvelle sa flotte aérienne a rejeté le Gripen car il n’est, selon le ministre de la défense, pas assez performant comparé aux autres avions.

En outre, certains partis nous font croire que l’achat de ces avions profitera à notre économie par le biais des affaires compensatoires, mais ceci n’est qu’un mirage. Aujourd’hui, l’entreprise SAAB, développeur de l’avion, annonce 400 millions d’affaires compensatoires. Or le bureau en charge de vérifier s’il s’agit bien d’affaires compensatoires annonce des contrats pour 250 millions de francs. Ueli Maurer et la droite proposent donc que le contribuable dépense 10 milliards ces prochaines années pour un avion qui est peu performant, inutile à notre pays et dont l’achat n’aura que de faibles retombées pour notre économie et nos industries.

Pour toutes ces raisons, je vous encourage à voter NON à l’achat du Gripen le 18 mai prochain.

Sébastien Cala

Président du PS Vallée de Joux

OUI à l’article constitutionnel en faveur des soins médicaux de base

Les soins médicaux de base sont excellents en Suisse. Mais le manque de relève dans le corps médical remet en cause ce succès, d’autant plus que la demande en soins médicaux est en constante augmentation dans une société vieillissante, telle que la nôtre. C’est pour cette raison qu’un comité interpartis, constitué de parlementaires de pratiquement toutes les formations politiques, appelle à voter OUI à l’article constitutionnel en faveur des soins médicaux de base. Le 18 mai, un engagement clair doit être pris pour garantir des soins médicaux de base aux générations futures.

Les différents acteurs professionnels qui pratiquent des soins de base – pédiatres, médecins de famille, pharmacien-ne-s, psychothérapeutes, infirmiers-ères, physiothérapeutes ou assistant-e-s médicaux-ale-s – règlent déjà 90% des problèmes de santé. Les soins médicaux de base représentent la colonne vertébrale de notre système de santé et sont donc indispensables. De plus, leur fonctionnement est économique et garantit une qualité de vie élevée pour de nombreuses personnes en Suisse.

Toutefois, trois médecins de famille sur quatre atteindront l’âge de la retraite dans les prochaines années. C’est pourquoi la formation de médecins de famille doit être favorisée pour assurer la relève.  Mais cela doit aller de pair avec une intensification de la collaboration entre tous les professionnels de la santé. Il est également primordial de développer et d’établir de nouveaux modèles de soins, à l’image des cabinets de groupe et des centres de santé.  Cela est spécialement important pour les régions périphériques comme la nôtre pour assurer à l’avenir une excellente prise en charge médicale de la population autour de l’hôpital, du CMS, des EMS, des médecins et autres professionnels de santé de la région.
Le nouvel article constitutionnel crée la base légale permettant à la Confédération et aux cantons de donner une nouvelle orientation aux soins médicaux de base, de mettre en œuvre les mesures nécessaires à cet effet et de promouvoir la médecine de famille comme composante essentielle des soins médicaux de base. Maintenir et accroître la qualité des soins médicaux de base en Suisse constituent un des objectifs visés par le Conseil fédéral dans le cadre de sa stratégie Santé 2020.
Le nouvel article constitutionnel permet à la Confédération de favoriser la collaboration étroite entre les différents professionnels de la santé via les formations de base et spécialisée : d’une part, en fixant des exigences uniformes pour les diplômes et des règles homogènes pour l’exercice de la profession. D’autre part, en organisant les formations de base et spécialisée de telle sorte que les professionnels de la santé collaborent à l’avenir dans le traitement des patients et acquièrent ensemble leurs connaissances et compétences. Cette pratique permettra également d’accroître l’attrait pour les métiers de la santé.
La Confédération doit en outre veiller à ce que les prestations des médecins soient rémunérées adéquatement. Dans le cadre de son masterplan « médecine de famille et médecine de base », le Conseil fédéral revalorise le statut des médecins de famille. Cela ne doit toutefois pas conduire à une augmentation des primes de l’assurance obligatoire des soins. L’article constitutionnel et le masterplan intègrent des exigences centrales de l’initiative populaire « Oui à la médecine de famille », qui a été retirée depuis lors.

Les responsabilités de la Confédération et des cantons restent fondamentalement inchangées. Les soins médicaux demeurent du ressort des cantons. La collaboration étroite et la mise en réseau des professionnels de la santé visent à assurer la qualité des traitements administrés aux patients et, ainsi, à éviter les complications ou les traitements complémentaires coûteux, ce qui se répercutera positivement sur les coûts de la santé.

Les régions périphériques bénéficieront tout spécialement de cette nouvelle dynamique dans la médecine de base ; il est donc judicieux d’accepter l’article constitutionnel le 18 mai.

Josiane Aubert, conseillère nationale

Protection des enfants et des adultes sans défense face à la pédophilie : meilleure efficacité et respect du droit appellent au rejet de l’initiative

Le 18 mai nous sommes appelés à voter sur l’initiative dite « Marche blanche » pour interdire à vie aux pédophiles de travailler avec des enfants ; une telle mesure est légitime, et chacun peut souscrire à ce but de protection des enfants et personnes fragiles.  Il faut cependant y regarder de plus près.  La mesure décrite par l’initiative est automatique, c’est-à-dire sans jugement au cas par cas. Ainsi, un jeune animateur, entraîneur sportif ou enseignant de 19 ans qui entretiendrait une relation amoureuse avec une jeune fille de 14 ans serait traité selon le même automatisme qu’un pédophile qui a abusé de nombreux enfants pendant plusieurs années.  Un tel automatisme est en flagrante contradiction avec notre système démocratique de séparation des pouvoirs et avec le principe de proportionnalité, pilier de notre Etat de droit.  La proportionnalité garantit à chaque personne d’être jugée en fonction de la gravité de son acte, et non par automatisme, sans que la justice puisse faire son travail.

Le parlement et le Conseil fédéral ont entendu les préoccupations des initiants et de la population ; ils ont modifié la loi : les mineurs et les personnes particulièrement vulnérables seront mieux protégés contre les récidivistes. La loi renforce l’interdiction d’exercer une activité avec des enfants et instaure une interdiction de contact et une interdiction géographique. Cette modification du code pénal déploiera ses effets à partir du 1er janvier 2015.

Par cette modification de loi, le Conseil fédéral et le Parlement veulent mieux protéger la société contre les récidivistes. Ils poursuivent en cela le même but que l’initiative “Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants”. Les nouvelles dispositions concrétisent donc la principale exigence de l’initiative et assurent même une plus grande protection à certains égards. Mais à la différence de l’initiative, elles respectent le principe de la proportionnalité, consacré à l’art. 5 de la Constitution fédérale.

Possibilité de prononcer une interdiction à vie
Le point essentiel du nouveau texte est l’extension de l’actuelle interdiction d’exercer une profession. Le juge pourra interdire des activités non professionnelles, pratiquées dans une association ou une autre organisation. Cette mesure sera possible pour tous les crimes et délits commis à l’encontre de mineurs et de personnes particulièrement vulnérables. La nouvelle interdiction d’exercer une activité sera plus sévère que l’interdiction actuelle. Une personne condamnée pourra être frappée d’une interdiction même si elle n’a pas commis l’infraction dans l’exercice de sa profession. La protection est donc plus forte que celle demandée par l’initiative.

En outre, certains actes d’ordre sexuel contre des mineurs ou des personnes particulièrement vulnérables donneront automatiquement lieu à une interdiction d’exercer une activité d’une durée de dix ans. Si nécessaire, l’interdiction pourra être prononcée à vie. Enfin, une interdiction de contact et une interdiction géographique viendront compléter les instruments à la disposition du juge. Elles permettront d’empêcher tout contact qui pourrait inciter le délinquant à récidiver. Il s’agit de protéger la population non seulement contre les actes sexuels, mais aussi contre la violence domestique et la persécution obsessionnelle.  En ce sens, la loi va plus loin et sera plus efficace que ce que demande l’initiative.

Mise en œuvre des nouvelles interdictions
Le juge pourra ordonner une assistance de probation pour assurer la surveillance et l’encadrement de personnes faisant l’objet d’une interdiction. En cas d’infraction sexuelle pour laquelle le juge est tenu d’ordonner une interdiction d’exercer une activité, l’assistance de probation sera elle aussi obligatoire. L’autorité d’exécution pourra utiliser un bracelet électronique muni d’un dispositif GPS pour localiser les personnes frappées d’une interdiction de contact ou d’une interdiction géographique. Enfin, le législateur a créé un extrait spécial du casier judiciaire, sur la base duquel les employeurs et les responsables des associations et autres organisations pourront vérifier si une interdiction a été prononcée à l’encontre de postulants ou d’employés.

La loi préparée par le Conseil fédéral et le Parlement répond aux craintes soulevées par l’initiative, mais le fait dans le respect de notre Etat de droit, en laissant la justice faire son travail. Lorsque la justice n’est plus basée sur la séparation des pouvoirs, ou lorsqu’elle n’obéit plus au critère de proportionnalité, la société court le risque de dérives qui peuvent très vite broyer les individus ou des groupes d’individus et glisser peu à peu vers une dictature.

Je voterai non à l’initiative de la Marche blanche, persuadée que les modifications du code pénal qui entreront en vigueur de toute façon début 2015 protégeront mieux la société, spécialement les enfants et les jeunes ; elles seront plus efficaces pour éviter des récidives,  et respecteront la proportionnalité.

Josiane Aubert, conseillère nationale

Soutien en faveur d’Erasmus+ et d’Horizon 2020

Suite aux votations du 9 février dernier, la Confédération a été obligée de ne pas ratifier les accords sur la libre circulation avec la Croatie, dernier membre de l’Union Européenne qui n’était pas encore dans l’espace Schengen. Afin de montrer son mécontentement, l’UE a mis un terme aux négociations concernant les programmes Erasmus+, qui permet les échanges universitaires pour les étudiants, et Horizons 2020, vaste plan de financement de projets de recherches en Europe.

Ne pas participer à ces programmes est très préjudiciable pour la Confédération. En effet, Horizons 2020 devait créer 6’000 emplois en Suisse et aurait permis à notre pays de rester à la pointe de la technologie et de la recherche, ce qui est l’un des piliers majeurs de notre compétitivité économique.

En ce qui concerne Erasmus+, c’est en premier lieu la jeunesse de notre pays qui est touchée. En mettant fin aux possibilités d’échanges universitaires avec les hautes écoles européennes, la votation du 9 février dernier a fortement diminué les possibilités de formation des jeunes dans notre pays.

Le PSVJ vous encourage donc à signer une pétition, mise en ligne par l’Union des étudiant(e)s de Suisse, qui souhaite la mise en place d’un système européen ouvert des hautes écoles.

Vous trouverez le lien en cliquant ici.

Gel des fonds européens de recherches HORIZON 2020 et d’ERASMUS+: Soutien pragmatique du Grand conseil vaudois sauf l’UDC !

Gel des fonds européens de recherches HORIZON 2020 et d’ERASMUS+:

Soutien pragmatique du Grand conseil vaudois sauf l’UDC ! 

La Commission européenne a mis en pratique sa menace mercredi 26 février dernier en décidant d’exclure la Suisse à la participation comme Etat membre aux programmes d’échange Erasmus+ et de recherche Horizon 2020.

Par cette décision c’est en premier lieu la jeunesse de notre pays qui est punie mais aussi la recherche qui est frappée de plein fouet.

En ce qui concerne Erasmus+, ce n’est pas moins de 2500 étudiants/an des Hautes écoles qui ont pu bénéficier de ces échanges ces dernières années. Erasmus au fil des années s’est enrichi d’une multitude de programmes thématiques d’échanges internationaux entre les Hautes Ecoles, mais il s’est aussi ouvert aux professeurs, au personnel administratif, au personnel apprentis et au stage en entreprise. Dans une économie mondialisée, ce programme permet à nos jeunes étudiants de préparer au mieux leurs armes pour leur futur professionnel.

De même que le programme de fonds de recherche Horizon 2020 qui constituent une plus-value indispensable pour nos Hautes Ecoles. Entre 2007 et 2013, le précédent programme de recherche appelé FP7 a généré près de 4 000 projets impliquant des Hautes écoles ou des entreprises suisses pour un total de 3 milliards de francs. L’EPFL a reçu 280 millions de francs depuis 2007 et cette recherche implique 430 chercheurs. La HES-SO communiquait il y a quelques jours qu’elle était impliquée dans 32 projets dont 3 avec fonction de coordination avec des subventions de CHF 13 millions.

Cette décision est un véritable retour en arrière quelle que soit les solutions qui seront envisagées pour l’avenir. Elle met à mal le rayonnement international de nos Hautes écoles et afortiori provoque une perte de compétences et de compétitivité dans le domaine de l’innovation en Suisse.

Pour ces raisons, le Grand conseil vaudois a adopté à la quasi unanimité une détermination du Groupe socialiste soutenant des solutions alternatives pour maintenir lesdits programmes.

En effet, la majorité des député-e-s de gauche comme de droite ont souhaité que le politique soutienne nos étudiant-e-s, parents d’étudiant-e-s, et les emplois que ces programmes génèrent.

L’UDC, en revanche, s’est « courageusement » abstenue en s’enfermant dans son discours de règlement de compte en ne proposant aucune solution et en stigmatisant la plupart des autres député-e-s.

Ce parti a définitivement décidé de s’attaquer maintenant à la jeunesse pour parvenir à ses fins en portant atteinte à l’emploi dans ce pays et notre croissance économique !

Il est urgent que les Conseil fédéral propose des pistes afin de mettre en application cette initiative qui, en l’état, péjore le développement économique et la croissance de notre Canton. L’UDC n’a aucune solution si ce n’est de s’attaquer à ce qui représente l’avenir de notre pays : la formation des jeunes !

Nicolas Rochat Fernandez, député

Président du Groupe socialiste

Après le 9 février : assurer la cohésion sociale plutôt que plaider la division!

Après le résultat de la votation sur l’initiative UDC « contre l’immigration de masse », l’UDC s’est volontairement murée dans un silence sur sa mise en oeuvre concrète. Ceci était fortement prévisible vu qu’à l’instar de la plupart de ses initiatives, elle est tout simplement inapplicable.

Sauf peut-être le milliardaire Christoph Blocher qui a accusé les « welsches » de mauvais patriotes. Que de mépris venant d’une personne qui a vendu Alusuisse au canadiens ou proposait de vendre la Poste suisse aux allemands. Les 40 % des électeur-ice-s romand-e-s qui ont voté en faveur de l’initiative apprécieront très certainement cette salve et le côté patriote de l’intéressé dans ses affaires privées..!

Mais le plus important dans l’immédiat est de comprendre les raisons qui ont poussé à l’acceptation.

Même si les raisons de l’acceptation sont multiples, il est un argument qui est revenu constamment tout au long de la campagne : celle de la peur de perdre sa place de travail chez les moins de 30 ans et plus de 50 ans notamment !

Quand bien même nous sommes dans une période de haute conjoncture où le taux de chômage est relativement bas et le Canton de Vaud n’a jamais autant investi en faveur des contribuables, cette crainte est récurrente depuis une vingtaine d’années, bien avant l’entrée en vigueur des accords bilatéraux.

Et ce par faute de mécanismes efficaces permettant une réelle sécurité  sur sa place de travail. En effet, notre conception purement libérale du droit du travail helvétique n’est plus en phase avec notre économie mondialisée.

Les conventions collectives de travail (CCT) ne sont régies qu’entre partenaires privés et très peu sont étendues respectivement, contiennent des salaires minimaux de force obligatoire. En effet, ce ne sont que 50 % des salarié-e-s en Suisse qui sont soumis à une CCT.

Et c’est bien la codification de notre droit du travail qu’il s’agit de réformer en profondeur afin d’assurer une sécurité de l’emploi et ainsi éviter tout phénomène de dumping salarial et social.

Pour cette raison, les mesures d’accompagnements doivent être prioritairement renforcées contrairement à l’attentisme des milieux patronaux sur cette question depuis quinze ans.

Malheureusement, dès que ce genre d’argument est avancé on nous accuse de créer un système à la française…

Mais, l’extension des CCT, la création d’un salaire minimum, le droit à une formation de base/continue tout au long de sa carrière professionnelle sont des réponses beaucoup plus efficaces et concrètes que le fait de limiter arbitrairement la population étrangère dans un pays qui a toujours vécu de l’immigration et ce, pour le bien de son économie prospère…

A méditer donc, et surtout ne pas l’oublier lors de la prochaine votation du 18 mai sur les salaires minimaux !

Nicolas Rochat Fernandez, député, 

Président du groupe socialiste au Grand conseil vaudois